Protection des crapauds calamites à Wérister
Préserver et respecter la biodiversité en Wallonie, une priorité !
Aider à la protection de l’espèce de crapaud calamite : un enjeu de taille et une priorité pour NEUFCOUR, particulièrement sur le projet d’éco-quartier de Wérister puisque nous avons eu le bonheur d’y découvrir cette espèce dans notre chantier de réhabilitation de l’ancien charbonnage.
En effet, le crapaud calamite (Bufo Calamita) est concerné par notre programme de protection sur le site de Wérister. Les sites que le crapaud calamite occupe actuellement sont avant tout des sites autrefois à vocation industrielle : friches, terrils hérités de la période des charbonnages ou carrières en activité.
En savoir plus sur le crapaud calamite :
En Belgique, cette espèce a profité des activités industrielles par la création de nouveaux habitats. Par son écologie particulière, elle reste cependant menacée à moyen terme. C’est évident, le crapaud, en général a souffert d’une bien mauvaise image autrefois.
Amphibien de taille moyenne, le crapaud calamite mesure jusqu’à 10 cm. Son dos est verruqueux, de couleur brune, jaune ou verte avec parfois des tâches rouges, presque toujours traversé par une ligne jaune partant de la pointe du museau jusque dans le bas du dos. Son œil est vert jaunâtre et marbré de noir. Le mâle possède un sac vocal qui prend une teinte violacée lors du chant.
La ponte (au mois de Mars généralement) est une longue chaine de 1 à 2 m de long composée d’œufs noirs, qui repose le plus souvent au fond de l’eau. Le têtard est noir et de petite taille, avec une tache claire sous la gorge.
En Wallonie, on observe un déclin à long terme des batraciens : la répartition des individus est fort fragmentée sur le territoire et la plupart des populations sont de taille réduite. Le crapaud calamite a ainsi déjà disparu de l’Ardenne, de la vallée du Ton et de la basse vallée de la Semois. Sa situation dans la région de Hannut est très préoccupante.
Les friches industrielles et les terrils ont un intérêt écologique majeur dans les environnements urbains et périurbains. Beaucoup de ces sites sont assignés au développement économique. Or, la prise en compte de la présence du crapaud calamite lors de l’aménagement de ces zones devrait permettre d’y maintenir l’espèce. Cette prise en compte est donc capitale pour l’avenir de l’espèce !
Dans la liste rouge des amphibiens de Wallonie, le crapaud calamite est considéré comme une espèce en danger, au même titre que le Triton crêté.
Grenouilles, crapauds, tritons et salamandres : ces petits animaux familiers sont pourtant souvent méconnus ou peu appréciés. Cependant, ils jouent un rôle essentiel dans l’équilibre écologiques !
Des mythes à la dent dure !
Eh oui, les crapauds ont subi de sévères critiques autrefois et font l’objet de mythes qui leur ont valu une bien mauvaise réputation…
Les crapauds donnent des verrues : faux faux et archi faux ! Les verrues des crapauds sont en vérité des glandes à venin. Il n’y a donc aucun risque d’attraper des verrues en les manipulant. Toutefois, ces pustules n’en sont pas moins toxiques. Elles peuvent causer la mort d’un petit mammifère lorsqu’elles sont mordues ou causer de graves désagréments aux plus grosses bêtes. C’est pour se prémunir contre ces désagréments qu’il est recommandé de se laver les mains après la manipulation d’un crapaud, et non pour s’éviter l’apparition de verrues.
Le crapaud est l’ami des sorcières ! : il est souvent l’ingrédient principal
Les crapauds et les grenouilles sont utiles à l’élimination de certaines espèces d’insectes et d’invertébrés (moustiques, limaces…), qualité qui fait de ces petites bêtes une espèce désormais protégée par la loi ! Ils permettent aussi d’indiquer parfaitement l’état de l’environnement dans lequel ils (sur)vivent.
La grande problématique est qu’aujourd’hui, les batraciens sont soumis à de multiples menaces, qui en font, avec les reptiles, un des groupes les plus menacés en Wallonie : plus de 50% de ces espèces ont un statut défavorable.
Traversée des batraciens au printemps
Dès la fin de l’hiver, dès les premières douceurs du printemps et l’éclosion des bourgeons, crapauds, grenouilles et tritons sortent de leur torpeur hivernale. Ils entament alors une longue marche vers leur étang natal pour à leur tour y déposer leurs œufs.
C’est un véritable mystère de la nature que cette faculté infaillible des batraciens à retrouver leur lieu d’origine, l’étang de leur naissance étant situé parfois à plusieurs KM de distance (en moyenne jusqu’à 3 ou 4 KM !)
Malheureusement notre civilisation a placé de nombreux obstacles sur leur parcours et le plus destructeur est la circulation routière.
Surpris par la lumière des phares, les animaux s’immobilisent sur la route et sont alors écrasés ou, le plus souvent, projetés contre le soubassement des véhicules avec le déplacement d’air.
Tristement, à proximité de certains étangs, les batraciens sont tués par centaines ou par milliers lors de leur migration printanière… Une véritable extermination !
Pour ces populations déjà fragilisées, d’autres menaces s’ajoutent, aggravant la situation : le braconnage et la bêtise de certains individus qui détruisent intentionnellement les batraciens et leurs œufs.
Moyennant la participation de chacun, il est possible d’atténuer l’impact de ces menaces qui pèsent sur les batraciens, et notamment leur mortalité importante due aux traversées des routes.
Un site aménagé pour protéger les crapauds
La SA NEUFCOUR a dès lors mis en place une série d’infrastructures spécifiquement conçues pour préserver la population de Crapauds Calamite sur le site de Wérister (friche industrielle) qui s’avère être une zone d’habitat privilégié pour les batraciens.
Notamment, la construction de passages sous terrain pour éviter que les crapauds ne traversent la route en surface et la préservation des mares dans lesquelles vivent et pondent ces crapauds.
Donc la prochaine fois que vous croiserez un batracien à proximité d’une route dangereuse, aidez-le plutôt à traverser !
Pour plus d’informations : consultez la brochure du portail « environnement Wallonie », qui propose quelques moyens concrets d’aider à protéger les batraciens, tant pour les citoyens que pour les administrations. La brochure propose pour une période de 5 ans (2016-2021) diverses actions favorisant l’espèce afin d’assurer sa préservation en Wallonie.
http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/batraciens_routes.pdf